délaissé, ée
- 1Qu'on a laissé, dont on s'est éloigné. Ces terres délaissées par leurs possesseurs.
Encor même aujourd'hui ces traces délaissées Font voir combien étaient parfaits Ceux qui par de si grands effets Domptaient le monde et ses pensées
. [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ] - 2Dont on a fait abandon. Enfant délaissé. Biens délaissés.
- 3Demeuré seul et sans appui.
Délaissée de toute la terre dès ma naissance
. [Bossuet, Oraisons funèbres]Notre princesse est persécutée avant que de naître, délaissée aussitôt que mise au monde
. [Bossuet, ib.]Ô Éternel, veillez sur elle ; anges saints, rangez à l'entour vos escadrons invisibles, et faites la garde autour du berceau d'une princesse si grande et si délaissée
. [Bossuet, Oraisons funèbres]Jésus était délaissé seul à la colère
. [Pascal, Myst. 1]Trahi d'une partie de mes amis et délaissé des autres
. [Rousseau, Les confessions]Absolument. Qui reste isolé, qui n'a plus d'alentours ni d'amis.
Aglatide d'ailleurs n'est pas si délaissée Que votre exemple n'aide à lui trouver un roi
. [Corneille, Agésilas]Ce serait une connaissance bien avantageuse pour cette pauvre femme, qui me paraît présentement bien délaissée
. [Maintenon, Lettres]C'était la prendre par son endroit sensible, que dites-vous ? s'écria-t-elle, Crébillon est pauvre et délaissé ; aussitôt elle obtint pour lui du roi une pension de cent louis sur sa cassette
. [Marmontel, Mémoires d'un père pour servir à l'instruction de ses enfants] - 4Se dit de l'éloignement qui survient entre mari et femme, entre amant et amante, dont l'un abandonne l'autre resté fidèle.
Les amants délaissés n'ont qu'à chercher qui les plaigne
. [Marivaux, L'heureux stratagème]Je suis la pauvre comtesse Almaviva, la triste femme délaissée que vous n'aimez plus
. [Beaumarchais, Le mariage de Figaro, ou La folle journée]nf Une délaissée, une femme abandonnée par son mari ou par son amant.
M. le chevalier de Lorraine alla voir la F.... l'autre jour ; elle voulut jouer la délaissée, elle parut embarrassée
. [Sévigné, 129]Il n'était pas permis d'épouser la délaissée d'un prêtre ou d'un diacre
. [St-foix, Ess. Paris, Oeuvres, t. IV, p. 31, dans POUGENS]
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